Religions et foi

Inquisition espagnole

Etapes de la mise en oeuvre :

• Admonestation préalable (information donnée à l'accusé d'une "décision dont l'exécution est rigoureuse et pénible à supporter".
  

• Notification proprement dite, transfert dans le bâtiment spécialisé
  

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• Exposition complaisante des instruments de torture
  

• Exortation faite à l'inculpé selon laquelle il peut évité une épreuve douloureuse "en déchargeant complètement sa conscience"
  

• Descente dans la salle de torture, mise à nu et installation sur le chevalet.
  

• "Mains liées" ou "mains attachées", deux jours avant la célébration de l'autodafé on liait les mains du condamné à mort au moment, où, dans sa cellule, on lui annonçait la sentence de peine capitale.
  

• Autodafé : rituel majeur de l'inquisition et grand spectacle pour les foules. Cérémonie publique qui se déroulait souvent en présence du roi ou du vice roi, au cours de laquelle les sentences étaient solennellement proclamées puis exécutés. Les "réconciliés" abjuraient devant l'autel ; les condamnés à mort ou "relaxés" étaient remis au bras séculier
  

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Les geôles inquisitoriales fonctionnent comme une énorme machine à produire des aveux. La méthode consiste à emprisonner les membres de familles entières, insérés dans de vastes réseaux d'alliances, induit que le fléchissement d'un maillon entraîne inévitablement la dérive de l'ensemble. C'est un engrenage irrépréssible qui est mis en mouvement, entretenu en même temps par les judaisants eux même, qui savent fort bien, comme on l'a vu, que le seul moyen pour obtenir la vie sauve est de parler, et de tout dire.

L'une des techniques pionnières de l'inquisition portugaise, dans la conduite de l'enquête judiciaire, consiste dans le perfectionnement de la surveillance carcérale. Il s'agit dans les geôles inquisitoriales des fameuses carceres de vigia où, à travers des ouvertures secrètes, les prisonniers étaient épiés à leur insu pendant des journées entières. L'observation organisée par l'alcaide,, était effectué par deux équipes de deux gardiens ou familiers, de 6h du matin à 7 ou 8h du soir (la première équipe étant relayée par la deuxième entre midi et une heure). Ainsi le prisonnier n'était-il pas laissé un instant sans contrôle; les gardiens rendaient compte ensuite de tous les faits et gestes de l'accusé, et notamment de son éventuelle pratique d'un jeûne judaique.

On connais des stratagèmes selon lesquels l'un des détenus, consentant, reçoit pour mission d'espionner ses voisins : le système inquisitorial n'a pas manqué d'avoir recours, également, à la figure classique du "mouton" voir du provocateur.

La réunion dans la même cellule de deux personnes très différente l'une de l'autre, que tout semble opposer, suggère l'hypothèse que les inquisiteurs organisaient, afin de susciter des preuves, une sorte d'expérience psychologique sur des êtres humains dont les itinéraires ne se seraient sans doute jamais rencontrés dans la vie ordinaire. Expérience de destins arbitrairement croisés, que nous serions tentés de considérer comme cruelle et perverse, mais conduite et observée avec une rigueur quasi scientifique.

Question : le supplice généralement pratiqué par le tribunal est celui du chevalet. L'accusé est allongé sur une sorte d'échelle horizontale, bras et jambes attachées, poignets et chevilles garrotées par des cordes que le bourreau tord progressivement au moyen d'un tourniquet. La torture est appliquée de manière graduée et contrôlée, lorsque les confession de l'inculpé sont incomplètes et qu'un doute subsiste.