Prises de villes par trahisons :
En 1410, le duc de bourgogne, dit-on, veut ruiner la ville de calais, et pour se faire rassemble des gens de guerre. Les anglais pour s'y opposer imaginent de mettre le feu aux palissades préparées afin de construire une ville en bois devant Calais, et aux machines de siège déposée dans l'abbaye de Saint-Omer : "ils eurent recours pour cette trahison à l'entremise d'un bourgeois de ladite ville. Cet homme était depuis longtemps prisonnier, parce qu'il n'avait pu payer sa rançon. Ils lui rendirent la liberté et lui promirent une somme de 10 mille nobles d'or, s'il exécutait leur projet. Il accepta cette proposition, sans songer qu'il n'est point pire trahison que celle qui a cause la cupidité, et corrompit un charpentier qui, pour un certain jour après Pâques, profita d'un moment favorable pour jeter furtivement du feu grégeois sur les pièces de bois déjà façonnées; tout devint la proie des flammes"
En 1387, l'Aquitaine est infestée par des gens de guerre qui se disent du parti des anglais et pillent le pays. Un des principaux chefs a essayé en vain de s'emparer de Montferrand. "voyant qu'il ne pouvait réussir par la force, il eut recours à un stratagème pour venir à bout de son entreprise". Apprenant que le gouvernement de la province se trouve loin de la ville, il part avec quatre cent de ses hommes et, ne marchant que la nuit, par des chemins couverts et dans les bois, il parvient près de celle-ci. Là, il leur ordonne de garder le silence jusqu'à ce qu'ils leur ait ouvert l'entrée de la place. Dès le point du jour dix de ses hommes déguisés en paysans et chargés de paquets se présentent au pont-levis et demandèrent l'ouverture des portes : "les gardiens, qui ne soupçonnaient point la trahison, et qui ne se défiaient de rien, le laissèrent entrer. Ils passèrent l'un après l'autre et, faisant mine de se reposer, ils se débarrassèrent de leurs fardeaux, quittèrent leur déguisements, mirent l'épée à la main et tuèrent non seulement les gardiens, mais ceux du voisinage qui accouraient en toute hâte aux cris des mourants. Alors le chef de l'entreprise sonna du cor pour appeler ceux qui se tenaient en embuscade, les introduisit dans la place et leur confia la garde de la porte. Les habitant s'éveillèrent en sursaut; l'alarme se répandit de tout côté. On ne savait d'abord ce que signifiait se bruit extraordinaire. Mais quand on vit des hommes armés courir par toute la ville, on soupçonna quelque trahison." la confusion règne dans la cité, de sorte que les brigands la parcourent librement durant trois jours ; "puis craignant que le maréchal de france, messire Louis de sancerre, n'accourût avec ses troupes pour tirer vengeance de cette trahison, ils abandonnèrent cette malheureuse ville au bout de trois jours, après l'avoir complêtement ruinée et retournèrent chez eux avec un riche butin."